Peintre / Schilder

 

 Jacques Richard

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Né à Bruxelles en 1951, vit et travaille à Bruxelles.

Enseigne le dessin et les techniques de la couleur au C.A.D., école supérieure d’arts appliqués, et anime des ateliers d’art contemporain en été à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles.

Je fais des peintures à l’acrylique et à l’encre de Chine sur papier canson marouflé sur panneau ou autre, des gouaches de petit format  et des gravures sur bois ou sur linoléum.  

S’il est toujours question dans mon travail du corps et des préoccupations dont il est le centre, ce que je cherche depuis quelque temps, ce sont des manières d’en rendre compte qui montrent moins ce qu’on en met en scène communément  (la façon dont on nous le vend, par exemple), que l’expérience intérieure que nous pouvons nous en faire.

Montrer non pas ce que nous voyons dans une soi-disant “ réalité ” du corps de l’autre, mais ce que ça nous fait que d’y avoir affaire -  pas nécessairement avec les yeux - et de savoir qu’on ne peut pas ne pas y avoir affaire.

Pour dire autrement, je voudrais voir comment le corps peut encore se montrer – se signifier – en peinture autrement qu’en étant figuré tel quel.    Et que reste l’effet d’impact qu’il a sur nous quand on le regarde, quand il apparaît, même si cela ne se produit pas immédiatement, puisque, ici, il s’agit aussi d ’une lecture.

Pour le moment, c ’est en noir, blanc et ocre que je tente aussi de marquer qu ’il y a dans notre corps comme du passage, de l ’oubli, une sorte d ’absence à venir, de futur antérieur. La sensation que de nous quelque chose reste, comme une attitude révolue, un geste achevé, mais qui est perdu, oublié quelque part et dont personne ne sait plus rien.

Quand la peinture visite le corps.

Quand la peinture visite le corps dans son rapport à la différence. Telle est la manière dont je reçois l'œuvre de Jacques Richard.

Le corps de l'homme et de la femme n'est pas à la dimension des représentations qui ont été faites en peinture. Il faut donc recommencer depuis le commencement. Jacques Richard en aura le courage.

Le corps réel est irreprésentable. Il peur sembler l'être en imagination  Or c'est précisément ce corps en imagination qui peuple la peinture depuis les fresques pariétales au moins.

Comment dire qu'en ce temps immémorial le corps réel avait pour témoin le fait qu'une forme dessinée sur la paroi était induite d'une aspérité dans la pierre ? Comment dire que le corps réel ne saurait être senti que dans un corps à corps ? Le corps réel est perdu à jamais depuis notre entrée dans le langage qui instrumentalise ce qui était auparavant une symbiose.

Je reçois l'œuvre de Jacques Richard comme reconduisant ce moment de coupure entre le corps à corps et son instrumentalisation par le langage au moyen de fictions orchestrées dans la matière même de la peinture.

Les passages de la matière à la forme font les motifs de cette peinture qu'on ne peut plus, dès lors, réduire à un expressionnisme quelconque, que ce soit celui de CoBrA, celui de Francis Bacon ou encore celui d'un Arshile Gorky ou Philip Guston pour n'avoir à penser qu'à ceux-là.

Jean-Emile VERDIER  

Montréal, le 4 novembe 1997.  

 

DE LA PEINTURE COMME RESISTANCE                          J. R. Mars 1999.

Ce qu'on nous donne à voir de notre corps, ce qu'on nous vend, c'est de l'image.

Celle qui se fabrique chaque jour, qu'on nous montre à tout va. Ca fait si longtemps qu'on essaye de faire que le corps ne soit rien que de  l'image, depuis toujours, sans doute, depuis que ça pense. Qu'on le dessine pour ça. Qu'on préfère essayer de jouir de l'image du corps plutôt que du corps lui-même. Qu'on se regarde, qu'on se regarde voir. Est-ce que ça veut dire que du corps, en fait, on ne jouit pas ? Est-ce que ça veut dire que jouir, ce n'est pas dans le corps, c'est dans la tête ? Que jouir, alors, c'est savoir ? Qu'il n'y a pas vraiment moyen "d'y arriver" sans le savoir, sans "le" savoir ?

Ca, c'est pour ce qui est du corps "réel", celui dont on se sert. Ce qui est grave, c'est que celui qu'on nous montre à la télé et ailleurs, on essaye de nous faire croire que c'est nous, que c'est la même chose, que c'est la chose même. On essaye de nous faire croire que cet objet qu'on nous vend, c'est nous. Que ce corps qui est là devant moi, cette image, c'est moi. ET QUE C'EST PAS GRAVE !

On nous vend notre corps comme objet alors qu'il est la condition même de ce que nous pouvons être sujet.

Faire une peinture qui montre un corps, c'est contre ça. C'est savoir, c'est essayer de dire que, du corps réel, on n'arrive pas à en marquer quelque chose, dans le dire ou ailleurs.

Parfois, peut-être, un peu, en négatif, pas beau, fatigué, contingent.

Peindre du corps, c'est résister au dire que c'est pas grave, à ce qu'on nous en dit, nous en vend, qu'on peut en jouir pour de vrai, EN VERITE, et que mon image, C'EST MOI.

Faire une peinture, c'est mettre l'image à une autre place que celle du leurre, du miroir aux alouettes.  C'est enfin prendre l'image pour ce qu'elle est : du symbolique indispensablement mis entre le "réel" et les fantasmes qu'on s'en fait. C'est dire que puisqu'on ne peut pas ne pas avoir affaire au corps, une façon de le faire où il pourrait y avoir un peu de vérité serait d'accepter les « traductions » que nous en donne la peinture. Traductions de la seule réalité à laquelle on n'échappe pas, de la seule issue que nous avons vers le réel, de notre seule vérité au-delà des mots. Que mon corps, c'est entre ma pensée et "dehors". Accepter que la peinture, c'est les mots du corps.

Après.

Le corps, même peint, surtout peint, on n'arrivera jamais à en faire un objet, à lui donner cette tranquillité de l'objet. Stil leven. Ni à avoir la même tranquillité devant son image que devant une nature morte par exemple. Ce qui  nous dérange quand on a affaire à l'image d'un corps peint, c'est qu'il s'agit toujours de quelqu'un. C'est le corps d'un sujet. Peindre un corps, ce n'est pas peindre n'importe quel objet. C'est donner l'image d'un autre. Ce qui fait que c'est difficile, c'est qu'il y a, quand on représente un corps, ambiguité entre sujet et objet. Il y a eu quelqu'un qui était là, qui avait avantage à être là, vu. Comme ci ou ça. Et toujours ce qu'on me montre, c'est ma jouissance de corps qui vit ce moment d'être vu, qui ne vit que d'être perçu, de se percevoir perçu. Et "je est un autre" !

 

Je tente de faire que ceux qui regardent mes peintures arrivent à les contempler dans cette même attitude d’abandon fasciné qu’on a quand on est devant ce qui d’une femme est irréductible à quoi que ce soit d’autre que « ça ». C’est ce qu’on n’a pas encore réussi à peindre, si l’on considère que la peinture doit nous donner, dans sa densité, quelque chose d’aussi fort que la réalité.

Ce que je donne ici n’est donc pas une image de  « ça », mais une possibilité de retrouver un regard du même ordre que devant.

C’est souvent peindre en aveugle, comme, dans la nuit, on cherche à voir avec les mains.

Jacques Richard  
2004  



2002  - 2003


150 / 100 cm
acrylique et encre de Chine
2003


150 / 100 cm
acrylique et encre de Chine
2003 


150 / 100 cm
acrylique et encre de Chine
2003 


A2
acrylique et encre de Chine
2003 


A2
acrylique et encre de Chine
2003


acrylique+ divers
110 / 150 cm
2002


acrylique+ divers
100 / 50 cm
2002


acrylique et encre de Chine
80 / 60
2002


21 / 30 cm
gouache et encre de Chine
2002


70 / 50 cm
acrylique et encre de Chine
2003


21 / 30 cm
gouache et encre de Chine
2002


21 / 30 cm
gouache et encre de Chine
2002


21 / 30 cm
gouache et encre de Chine
2002

 

 

Artiste de la Communauté Française de Belgique

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